Paris-Nice, épisode 80 : Egan Bernal

4 mars 2022 - 12:00

En forme de promesse (X/X)


Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France. A l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve.

Egan Bernal n’a participé qu’une seule fois à Paris-Nice, mais son succès en début de saison 2019 était annonciateur de la première victoire colombienne sur le Tour de France.


Petit Egan deviendra grand

Les yeux sont déjà rivés sur ce jeune phénomène colombien au départ de Saint-Germain-en-Laye lors de l’édition 2019. Depuis ses premiers faits d’armes sur les sentiers de VTT en juniors, « Eganito » a bien grandi : en vue sur le Tour de l’Avenir 2016 (4e) alors qu’il n’a que 19 ans, il éblouit avec un réel retentissement en 2018, l’année de son recrutement par le Team Sky. Juste derrière Primoz Roglic sur le Tour de Romandie, il remporte son premier classement général en World Tour à l’occasion du Tour de Californie 2018, avant d’aider Geraint Thomas à s’imposer sur le Tour de France. Il n’y a dès lors plus aucun doute sur les capacités de Bernal à assumer lui-aussi des responsabilités de leader. Le numéro 71 lui est ainsi confié pour sa première Course au soleil, avec des lieutenants de route comme l’ancien vainqueur Sergio Henao (2017) ou Michal Kwiatkowski (2e en 2015).

Aidé par sa garde rapprochée, Bernal se montre dans le coup pour résister et même orchestrer des bordures sur les deux premières étapes, puis en se hissant à la 2e place du général derrière son collègue polonais après le chrono de Barbentane, à proximité d’Avignon. La feuille de route des Sky est idéalement respectée.  

Accueilli en vainqueur au Turini par Merckx et Vatanen

C’est avec l’assurance d’un routier confirmé que le grand espoir de la délégation colombienne aborde le week-end maralpin, qui débute par l’étape reine dont la ligne d’arrivée est tracée au col de Turini, à 1607 m d’altitude. Les grimpeurs des haut-plateaux sud-américains sont nombreux à avoir coché cette étape et à l’avant de la course, c’est d’ailleurs Daniel Martinez qui coiffe « Superman » Lopez pour la photo avec les bras en V. Mais parmi les prétendants au titre, la bonne opération est réalisée par Bernal, capable de tenir la roue de son mentor et principal rival, Nairo Quintana, pendant que « Kwiato » lâchait prise dans les deux dernières bornes. Au sommet, deux grands champions d’un autre siècle, Ari Vatanen et Eddy Merckx, sont là pour l’accueillir et lui remettre le maillot jaune et blanc.

Sur l’étape finale, le nouveau patron assure l’essentiel pour inscrire son nom au palmarès… à seulement 22 ans, mais tout de même quelques mois de plus que René Vietto en 1935. Vainqueur final sur la Promenade des Anglais sans avoir remporté d’étape, Bernal met peut-être au point une formule gagnante dont il ne connait pas encore les répliques. Et pourtant, c’est aussi sans avoir cueilli de bouquet qu’il rentre en jaune dans la dernière ligne droite des Champs-Elysées quelques mois plus tard. La chasse aux étapes attendra.


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