Paris-Nice, épisode 80 : Maurice Archambaud

17 février 2022 - 12:00

Archambaud, deux fois plus grand (II/X)


Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France. À l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve.

Plutôt chasseur d’étapes sur la Grande Boucle, Maurice Archambaud a en revanche gagné en guerrier sur Paris-Nice, dont il est devenu le premier double vainqueur (1936-39).


Et « le Nabot » résiste à l’hécatombe

Bien qu’il se soit révélé en s’imposant ensanglanté après une grosse chute sur le Grand Prix des Nations 1932, Maurice Archambaud n’est pas seulement un rouleur hors-classe. Son petit gabarit de 1,54 m lui autorise aussi des coups d’éclats quand la route se cabre, comme dans la côte de la Fouillouse aux abords de Saint-Etienne, où il arrive en vainqueur solitaire lors de la 3e étape de Paris-Nice 1936. « Le Nabot » roule en embuscade, tandis que le maillot de leader passe des épaules de Marcel Kindt à celles du Belge Félicien Vervaecke, puis de Jean Fontenay qui prend les commandes au terme du chrono par équipes Marseille-Toulon. Ce sont les trois protagonistes attendus pour le titre au matin de la dernière étape. Mais dans les conditions orageuses du jour, Vervaecke perd sa place de leader sur une crevaison, puis deux chutes. À l’avant de la course, Archambaud résiste à l’hécatombe qui se poursuit et rejoint l’arrivée au sein d’un trio de tête qui a largement distancé tous ses rivaux. Après sa 3e place en 1934, il monte maintenant sur la plus haute marche du podium final.

Recordman de l’heure… et double vainqueur de Paris-Nice

Les routiers de Leducq-Mercier, dont fait partie Archambaud, font l’impasse sur Paris-Nice en 1937 comme en 1938. Mais il ne perd pas son temps puisqu’il règle la grande affaire de sa carrière en battant le record de l’heure. Il faudra attendre Fausto Coppi pour l’effacer des tablettes en 1942. Pour le retour d’Archambaud sur Paris-Nice, c’est une édition hors-normes qui débute en 1939. Le contexte politique extrêmement tendu a conduit les organisateurs à bâtir un parcours sur quatre étapes, les esprits étant essentiellement occupés par la perspective du durcissement du conflit. Et une fois le peloton constitué, ce sont les rigueurs de l’hiver persistant qui bousculent la course. Le froid et la neige contraignent 67 coureurs à l’abandon lors de la deuxième étape à Saint-Etienne, où Archambaud le dur-au-mal prend la tête de la course. Parmi les 19 arrivants de la Course au soleil cette année-là, le Parisien devient le premier double vainqueur. Avec 9’33’’ d’avance sur le Belge Frans Bonduel, il a également réalisé le plus gros écart de l’histoire entre un vainqueur et son premier poursuivant. Record toujours à battre.


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