Paris-Nice, épisode 80 : Richie Porte

3 mars 2022 - 12:00

Sa part de soleil (IX/X)


Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France. A l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve.

Souvent contraint à un statut d’équipier sur les grands tours, Richie Porte a commencé par Paris-Nice (2013-15) une collection de titres complétée en Catalogne (2015), en Romandie (2017), sur le Tour de Suisse (2018) et sur le Dauphiné (2021) .


Le nec plus ultra de l’équipier…

Le jeune Richie Porte n’a porté que quelques jours le maillot de la Saxo Bank lorsqu’il fait en 2010 ses débuts sur Paris-Nice, en tant que coéquipier de Frank Schleck. Sa première apparition fut discrète, contrairement à sa découverte dans la foulée du Giro, qu’il termine comme meilleur jeune (7e) après avoir porté le maillot rose durant trois jours. Quand l’occasion se présente, l’Australien se distingue comme un grimpeur capable de coups d’éclat doublé d’un rouleur surpuissant en dépit de son petit gabarit. Dès l’année suivante, il prend d’ailleurs sur Paris-Nice la 3e place du chrono d’Aix-en-Provence, derrière le futur vainqueur Tony Martin et Bradley Wiggins.

Pour autant, le rôle qui lui est assigné pour la saison 2011 reste celui de lieutenant en montagne d’Alberto Contador, qu’il accompagne dans son succès sur le Giro, effacé depuis des palmarès en raison d’un contrôle positif au clenbutérol. Les missions effectuées par Richie auprès de l’Espagnol ont tapé dans l’œil des managers de la Sky, qui s’attachent ses services pour accompagner dans un premier temps Bradley Wiggins. La saison de rêve du Britannique débute sur Paris-Nice, où il bénéficie de l’aide précieuse du rouleur-grimpeur australien… comme en Romandie puis sur le Dauphiné et sur le Tour de France.  

… taillé pour les courses d’une semaine

Le palmarès de Richie Porte doit autant à la gestion des ressources humaines au sein de l’effectif Sky qu’à ses qualités intrinsèques. Attaché aux campagnes victorieuses de Chris Froome dès 2013, il obtient le feu vert de son encadrement pour s’exprimer sur certaines courses d’une semaine, où il est aussi le plus efficace.

Leader des maillots noirs sur Paris-Nice, il se montre impérial sur la Montagne de Lure et tout aussi intouchable sur le chrono du col d’Eze, où il scelle le premier succès australien sur l’épreuve. Deux ans plus tard, c’est sur une nouvelle démonstration au col d’Eze le dernier jour qu’il déshabille Tony Gallopin du maillot jaune et blanc. Il fait alors son entrée dans le club des double vainqueurs de la Course au soleil, mais n’a pas fini de s’y illustrer.

En 2016, alors qu’il a enfilé le maillot de BMC, il monte sur le podium ultra-serré dominé par Geraint Thomas et Alberto Contador. Et l’année suivante, même s’il est éjecté du jeu de la gagne par des bordures dans les plaines du Loiret, il remporte en fin de semaine l’étape la plus haut perchée de l’histoire au col de la Couillole (1678 m). Pas mal pour un grimpeur de poche.


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