Paris-Nice, épisode 80 : Sean Kelly

25 février 2022 - 11:48

Appelez-le « King Kelly » (VI/X)


Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France. À l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve.

Au cœur des années 80, Sean Kelly a su gagner les classiques les plus prestigieuses ainsi que la Vuelta, mais c’est sur Paris-Nice qu’il a imposé le plus nettement sa supériorité, en remportant sept titres consécutifs entre 1982 et 1988. Le record absolu.  


Le chasseur de classiques joue en tout-terrain

Lorsqu’en 1976 le dénicheur de talents Jean de Gribaldy va chercher en Irlande le jeune Sean Kelly qui travaille alors dans la ferme familiale pour lui proposer un contrat chez Flandria, il ne se doute peut-être pas encore qu’il tient le bâtisseur d’un des plus somptueux palmarès de l’histoire du cyclisme

Quelques semaines plus tard, c’est en tant qu’équipier de Freddy Maertens qu’il découvre Paris-Nice. Le leader belge s’impose et lui enseigne par l’exemple les subtilités de la chasse aux bonifications et la gestion de la course jusqu’à l’arrivée finale au cœur de la baie des Anges. L’élève continue de progresser l’année suivante, se classant 2e à Saint-Etienne et à Draguignan, mais c’est surtout après une pause de trois ans que le retour de Kelly s’avère fracassant

Sur l’édition 1982, il fait briller le vert de l’Irlande chez « les Verts de Sainté » pour s’emparer du maillot de leader et termine un remarquable week-end niçois par une victoire sur le chrono du col d’Eze. La série est lancée, et celui qu’on attend avant tout comme chasseur de classiques prouve dès l’année suivante qu’il joue avec bonheur en tout-terrain : il commence à construire son deuxième succès en puncheur sur une belle côte précédant l’arrivée à Tournon, s’impose également dans l’étape de Miramas où le peloton franchit le Ventoux, puis à Mandelieu en attaquant dans la descente du Tanneron et règle son duel avec Zoetemelk en remportant le chrono final à Èze.

Kelly-Roche, c’est l’Irlande qui gagne !

Le festival Kelly continue sur Paris-Nice. Avec le maillot de Skil puis celui de Kas, il parvient à maîtriser son sujet tout en force et avec une certaine science propre à la Course au soleil. Sans que la moindre alliance ne soit officiellement passée entre les deux hommes, c’est aussi un duo irlandais qui marque l’épreuve. Stephen Roche (qui l’avait précédé au palmarès en 1981) a été l’un des plus réguliers contradicteurs de Kelly sur la période 84-88, échouant notamment à deux reprises pour une poignée de secondes derrière son frère ennemi.

Pendant la même séquence, alors que les organisateurs prenaient le parti de durcir la course en introduisant par exemple des arrivées au Chalet-Reynard ou au Mont-Faron, Sean Kelly se montrait capable de résister aux assauts de grimpeurs comme Laurent Fignon, Jean-François Bernard, Ronan Pensec et Robert Millard, portant par exemple le maillot de leader du premier au dernier jour en 1986. En gagnant le surnom de « Monsieur Paris-Nice », il a aussi montré la voie et inspiré tous ceux qui peuvent se sentir concernés par la définition de « coureur complet ». Mais au palmarès, c’est bien Kelly qui reste le grand patron.


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