Paris-Nice, épisode 80 : René Vietto

15 février 2022 - 12:00

Vietto, l’azur lui va si bien (I/X)


Depuis 1933, Paris-Nice marque le début des grandes explications pour les champions appelés à briller sur les courses à étapes. Sur la Promenade des Anglais ou au col d’Èze selon les années, on dresse déjà un premier bilan de l’état de forme des favoris pour le Tour de France.

À l’occasion de la 80e édition, parisnice.fr revient sur le rôle qu’a joué la Course au soleil dans la carrière d’une dizaine de coureurs ayant noué un lien particulier avec l’épreuve. En 1935, René Vietto y a connu dès le début de sa carrière son plus gros succès et reste à ce jour le plus jeune vainqueur de Paris-Nice… le tout à domicile.


Le plus jeune vainqueur de la Course au soleil

René Vietto est chez lui sur la Côte d’Azur. Le jeune garçon a grandi au Cannet puis a obtenu ses premiers résultats encourageants sur les routes de la région, au Grand Prix de Saint-Raphaël, au Prix de Vallauris, sur les Boucles de Sospel ou au Grand Prix de Cannes. Son coup de pédale l’a vite convaincu de lâcher son job de groom à l’hôtel Majestic pour donner toutes ses chances à sa carrière. Sa première apparition sur Paris-Nice en 1934, perturbée par de multiples crevaisons, s’achève par une 6e place au général. En revanche, il s’impose en juillet sur les étapes de Grenoble et Digne du Tour de France, et surtout entre Nice et Cannes pour son troisième bouquet. Quelques jours plus tard, le jeune homme de 20 ans gagne l’estime de tout le peloton et même de la nation entière en se sacrifiant deux fois au profit d’Antonin Magne dans les Pyrénées. Grâce aux dépannages du provençal, « Tonin » remporte son deuxième Tour de France. Au début de la saison 1935, Vietto se montre en grande forme et prend la tête du général de Paris-Nice à Saint-Etienne, à égalité avec Benoît Faure. Fait unique, il y a deux maillots azur et or dans le peloton du lendemain, en route vers Avignon, où son rival a abandonné. Helyett, la formation de Vietto, s’impose ensuite sur le chrono par équipes Marseille-Toulon et il devient ainsi à Nice le premier vainqueur français, et toujours plus jeune lauréat de l’épreuve, à 21 ans, 1 mois et 14 jours. Même Egan Bernal n’a pas fait mieux !

Paris-Nice 1952, avec sa propre équipe : les adieux à la route

Les choses commencent mal pour la défense de son titre. Vietto chute dès la première étape en 1936 et se met au service de son équipier Jean Fontenay, 2e à Nice, tandis que le héros local abandonne pendant la dernière étape. Le cycliste a forcément l’esprit ailleurs, alors qu’il doit le lendemain épouser Lisette ! Pour le reste, sa carrière sur Paris-Nice connaît peu ou prou les mêmes tracas que sur le Tour de France, où il ne parvient jamais à s’imposer bien qu’ayant porté le Maillot Jaune pendant 26 jours. Pourtant considéré comme l’un des meilleurs grimpeurs de l’histoire du cyclisme, le « Roi René » enchaîne les chutes et les coups du sort en tous genres : il abandonne à cinq reprises au total sur Paris-Nice. Toutefois, il effectue un retour à la compétition en montant sa propre équipe après avoir mis un terme une première fois à sa carrière. C’est naturellement sur la Course au soleil qu’il choisit de tirer sa révérence au printemps 1952. Cette semaine-là, il n’est pas en mesure de lutter avec l’intraitable Louison Bobet, et termine au 26e rang de la hiérarchie.

Suivez-nous

Recevez des informations exclusives sur le Paris-Nice