J-1 : Paris-Nice infos

2 mars 2024 - 18:16

La 82e édition de Paris-Nice débute demain par une première étape de 157,7 tracée sur deux boucles, avec départ et arrivée aux Mureaux, dans le département des Yvelines. Le profil ne se prête pas nécessairement à une arrivée au sprint, notamment en raison des ascensions se trouvant dans le final.
À l’horizon de l’arrivée à Nice, l’ancien vainqueur Primoz Roglic (2022) se présente comme le principal favori et portera le dossard numéro 1, avec comme challenger le vainqueur de la Vuelta 2022, Remco Evenepoel, qui dispute sa première course par étapes française.
Un autre ancien vainqueur de la Course au soleil, Egan Bernal (2019), pourrait s’inviter dans ce match, tout comme David Gaudu qui avait terminé 2e en 2023. Le club des prétendants comprend par ailleurs Matteo Jorgenson, Joao Almeida, Brandon McNulty, Aleksandr Vlasov, Felix Gall ou Ion Izagirre.  

Paris-Nice 2019 - 2019/03/17 - Etape 8 - Nice / Nice (110 km) - Egan BERNAL (TEAM SKY)
Paris-Nice 2019 - 2019/03/17 - Etape 8 - Nice / Nice (110 km) - Egan BERNAL (TEAM SKY) © ASO/Alex BROADWAY
Vuelta Espana 2023 - 78th Edition - 14th stage Sauveterre-de-Béarn - Larra-Belagua 156,2km - 09/09/2023 - Remco Evenepoel (BEL - Soudal - Quick Step) - photo Tommaso Pelagalli/SprintCyclingAgency©2023
Vuelta Espana 2023 - 78th Edition - 14th stage Sauveterre-de-Béarn - Larra-Belagua 156,2km - 09/09/2023 - Remco Evenepoel (BEL - Soudal - Quick Step) - photo Tommaso Pelagalli/SprintCyclingAgency©2023 © UNIPUBLIC / SPRINT CYCLING AGENCY
13/03/2022 - Paris Nice - Etape 8 - Nice / Nice (115,6km) - Primoz ROGLIC (JUMBO - VISMA) - Remporte l'édition 2022
13/03/2022 - Paris Nice - Etape 8 - Nice / Nice (115,6km) - Primoz ROGLIC (JUMBO - VISMA) - Remporte l'édition 2022 © A.S.O./Alex Broadway

YANNICK TALABARDON : « LES SIX SECONDES DE BONIFS NE SONT PAS À NÉGLIGER »
Le premier maillot de leader de Paris-Nice s’arrache toujours chèrement à la force des mollets et exige également une bonne dose d’à propos pour s’adapter à des scénarios s’écartant régulièrement d’un sprint massif traditionnel. Les dernières années, une sévère sélection sous la pluie avait profité à Max Schachmann (2020), Sam Bennett lui succédant en 2021 sur un format plus classique à Saint-Cyr-l’Ecole, avant un coup de force des Jumbo qui avaient emmené Christophe Laporte à la victoire à Mantes-La-Ville (2022), le dernier vainqueur dans les Yvelines étant Tim Merlier à La Verrière (2023). Le parcours de la première étape, tracé sur 157,7 km avec une grande boucle puis une petite, ouvre à nouveau de nombreuses possibilités, comme l’explique Yannick Talabardon : « C’est en quelque sorte un assemblage de plusieurs portions sur lesquelles nous avons vu ces dernières années de beaux mouvements offensifs. Il est prévu que le vent ne souffle pas très fort demain, mais il devrait y en avoir et il sera de côté à quatre ou cinq endroits ». La formation de bordures n’est donc pas à exclure, et le final cabossé pourrait aussi être mis à profit pour exclure une partie des sprinteurs du jeu de la gagne : « le sprint bonifications a été placé au sommet d’un mur qui comprend des passages à 10 % de dénivelé, précise le responsable du tracé, et les 6’’ au premier ne sont pas à négliger. La côte d’Herbeville peut aussi servir de tremplin (2,6 km à 5,1 %). Ces deux difficultés se trouvent dans les 18 derniers kilomètres, tandis que l’arrivée sera jugée sur une route à 4 ou 5 % de pente, sur presque 500 mètres. S’il y a un sprint, il ne concernera probablement pas un énorme groupe ».

REMCO EVENEPOEL : « LA COURSE PARFAITE POUR LANCER CETTE SAISON »
C’est une année à part pour Remco Evenepoel, qui accorde une importance capitale à sa découverte du Tour de France l’été prochain et a choisi d’orienter son programme en fonction de cet objectif. L’ancien champion du monde s’aligne sur Paris-Nice en grand débutant sur les routes françaises, qu’il ne connaît que pour avoir participé au Chrono des Nations et à quelques courses en catégorie juniors. Il se projette avec enthousiasme sur cette semaine de course : « Je m’attends à vivre une grande expérience et ce sera un exploration totale. Je connais peu la France et j’ai envie de m’habituer à ce que je vais y trouver en juillet. Il faut que je puisse sentir les caractéristiques des routes, le climat de nervosité qu’il y a sur les courses ici, que je rencontre le public. Bien sûr il y aura aussi le Dauphiné et c’est peut-être là-bas que j’aurai davantage de réponses, mais en tout cas cela peut apporter beaucoup sur le plan moral de passer une bon Paris-Nice, c’est la course parfaite pour lancer cette saison. Surtout que le week-end final sera très dur et que nous serons dans la même région que pour les dernières étapes du Tour, ce sera important de la découvrir ». Après avoir gagné le Tour d’Algarve pour sa rentrée 2024, la forme qu’il affiche l’autorise à viser les tout premiers rôles, avec en perspective un duel avec Primoz Roglic : « Mon objectif c’est d’abord de gagner une étape, et ensuite je me sens prêt pour aller chercher un bon résultat au classement général, d’autant plus que nous avons une bonne équipe pour le chrono. Ce serait beau de gagner, mais si je termine 2e ou 3e je serai content aussi. En tout cas il y a d’autres coureurs que Roglic. Egan Bernal est en forme, mais c’est aussi le cas d’Aleksandr Vlasov ou Brandon McNulty ».

DAVID GAUDU : « ABORDER LES PREMIERS JOURS COMME DES CLASSIQUES »
Le leader de Groupama-FDJ a vécu sur Paris-Nice l’année dernière l’une des semaines les plus abouties de sa carrière, achevée avec une petite minute de retard sur Tadej Pogacar et une trentaine de secondes d’avance sur Jonas Vingegaard. À ce titre, il fait partie des favoris de la course, bien que ses références du début de saison ne soient pas aussi encourageantes, avec une 18e place pour sa rentrée en Galice, cette fois-ci bien loin du Danois. Mais le Breton ne désespère pas de peser sur la Course au soleil : « J’espère avoir bien récupéré de O Gran Camino, même si ma chute m’a pénalisé. Paris-Nice est une course impitoyable. Il faut aborder les premiers jours comme des classiques. Cassures, chutes, bordures peuvent être au programme des deux premières étapes. Ensuite, nous aurons le contre-la-montre par équipes et le Mont Brouilly. Il faut d’abord négocier ces quatre étapes avant de penser à la suite. Nous avons aussi de belles cartes pour les étapes avec notamment Laurence Pithie, Quentin Pacher et Kevin Geniets. Il y a des belles choses à faire tout au long de la semaine ».

EGAN BERNAL : « EN CE MOMENT JE PROGRESSE À CHAQUE COURSE »
La formation Ineos-Grenadiers n’a pas gagné Paris-Nice sous cette appellation, mais s’est imposée à six reprises en huit éditions entre 2012 et 2019 avec des maillots Sky, la dernière fois avec Egan Bernal. Le champion Colombien démarrait alors sa plus belle saison, qui s’est poursuivie avec son triomphe sur le Tour de France. Depuis, il a connu une très lourde chute il y a deux ans mais sa convalescence et sa réathlétisation sont manifestement en bonne voie, puisqu’il est parvenu à monter sur le podium de Gran Camino, derrière Jonas Vingegaard et Lenny Martinez. Sa prestation a été suffisamment convaincante pour qu’il soit aligné en dernière minute sur la Course au soleil. Son directeur sportif Steve Cummings se réjouit de le voir à ce niveau : « Je n’ai pas été surpris par son retour parce que nous connaissons son mental et son professionnalisme. Mais nous ne lui mettons pas de pression, c’est déjà une victoire pour lui d’être là où il est maintenant. Le seul objectif, c’est qu’il prenne du plaisir. De toute façon je suis certain qu’il n’arrêtera pas de se battre ». Effectivement, c’est bien de plaisir que parle l’intéressé au sujet de son retour sur Paris-Nice, où il n’a pas couru depuis sa victoire il y a cinq ans : « Je me sens bien et je suis content d’être ici en France pour l’une de mes courses favorites, j’y ai de très bons souvenirs. En ce moment je progresse à chaque course et je suis assez confiant pour que cela continue. Mais ici, c’est une des plus grosses courses de l’année, tout le monde la veut à son palmarès, donc ce sera dur de la gagner ».

TONY GALLOPIN : « ON A UNE ÉQUIPE DE COUREURS DE CLASSIQUES »
Fraichement retiré du peloton, Tony Gallopin fait son retour en tant que directeur sportif chez Lotto-Dstny sur l’une des courses qui a marqué sa carrière, puisqu’il s’est imposé sur l’étape de Nice en 2015. Ce jour-là, il avait pris la tête du classement général et avait ensuite rétrogradé au 6e rang le lendemain sur le chrono final du col d’Eze. Cette fois-ci, il est aux commandes d’une formation qui vise quasi-uniquement les victoires d’étapes, spécialement avec Arnaud De Lie, bien que son potentiel ne soit pas maximal : « C’est toujours une course particulière pour moi, explique Gallopin. Je l’aborde dans un rôle différent, mais avec toujours autant de motivation. L’étape de demain et celle de lundi sont sur le papier favorables à Arnaud… s’il était à 100% oui. Mais il a pris une grosse chute mardi sur le Samyn. Ce n’était vraiment pas une petite chute donc je ne pense pas qu’il ait totalement récupéré, donc on va la jouer au feeling. On a une équipe de coureurs de classiques, donc nous sommes ici sans ambition au général, mais on va essayer de gagner une étape et de se projeter vers les prochaines échéances. »

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