Bennett, du vert au jaune
7 mars 2021 - 17:24
La dernière fois que Sam Bennett avait fréquenté les routes de France en compétition, la scène se jouait sur les Champs-Elysées où il s’était imposé vêtu du maillot vert. Pour son retour en région parisienne, c’est dans un autre écrin de prestige, celui de Saint-Cyr-l’Ecole à proximité du Château de Versailles, que le sprinteur a fait parler sa puissance pour aller chercher sa troisième victoire sur Paris-Nice et endosser pour la première fois le maillot jaune à bande blanche de leader de l’épreuve. La formation Deceuninck-Quick Step, entièrement dévouée à la cause de son finisseur, a dans un premier temps surveillé de près l’échappé solitaire du jour, Fabien Doubey, avant de mettre en place un train qui a placé idéalement Bennett dans le dernier kilomètre, en position de battre Arnaud Démare et Mads Pedersen.
Doubey en solo
Le peloton de Paris-Nice s’élance avec 161 coureurs sur le circuit en boucle à parcourir deux fois. Le rythme rapide dans les premiers kilomètres retarde le déclenchement des attaques. Après 16 kilomètres de course, Fabien Doubey trouve l’ouverture et quitte le peloton pour s’engager dans un raid solitaire. Le coureur de Total Direct Energie obtient un avantage maximal de 5’20’’ au km 36, mais le peloton affiche rapidement sa volonté de contrôler sa progression : les coureurs de Deceuninck-Quick Step dans un premier temps, puis de Groupama-FDJ et de Trek-Segafredo, lancent une poursuite sans équivoque. À mi-course, l’homme de tête n’a plus que 2’15’’ d’avance et connaît le sort qui lui est réservé.
Gilbert en contre, Porte à terre
Le scénario classique d’un regroupement dans les derniers kilomètres est toutefois perturbé par un mouvement de contre-attaque lancé à 53 km de l’arrivée par Philippe Gilbert, accompagné de Stefano Oldani (Lotto-Soudal), Anthony Perez (Cofidis) et Christopher Lawless (Total Direct Energie), qui font rapidement la jonction avec Doubey. Mais l’aventure s’arrête dans le deuxième passage par les côtes de Senlisse (km 133) et de Méridon (km 140). C’est entre ces deux ascensions qu’une chute met à terre le double vainqueur de l’épreuve Richie Porte, en grande difficulté pour reprendre sa route et finalement contraint de renoncer à boucler la première étape.
Les « bonifs » pour Matthews
À 25 km du but, Kobe Goosens tente sa chance mais son initiative est condamnée aux abords de la côte de Châteaufort, où Tiesj Benoot passe à l’attaque mais se retrouve contré par Michael Matthews immédiatement avant la ligne du sprint intermédiaire tracée au sommet. Dans le final, un nouveau mouvement se dessine avec Kragh Andersen, Theuns, Cattaneo, De la Cruz, Latour, Gautier et Sbaragli, qui sont repris à 10 km de l’arrivée. Dans la préparation du sprint qui se joue ensuite, les Groupama-FDJ sont les plus visibles avec le train constitué pour Arnaud Démare. Mais dans le dernier kilomètre, perturbé par une chute, c’est la formation Deceuninck-Quick Step qui lance le plus efficacement son sprinteur. Sam Bennett impose sa puissance dans les 100 derniers mètres et franchit la ligne avec une large avance sur Arnaud Démare et Mads Pedersen.
