J-1 : PARIS-NICE INFOS
4 mars 2023 - 18:37
. A la veille du départ de Paris-Nice, les 154 coureurs enregistrés sur la liste des partants s’apprêtent à disputer une première étape ouverte à plusieurs profils de coureurs. Le parcours de 169,4 km dessiné dans le département des Yvelines pourrait voir s’imposer un sprinteur à La Verrière, mais aussi un attaquant capable de profiter des reliefs de la vallée de Chevreuse, qui pourrait même être l’un des favoris du classement général.
. Précisément, Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar se projettent tous les deux pour leur première participation vers une semaine qu’ils attendent mouvementée jusqu’aux dernières étapes dans le sud de la France. Ils auront certainement rendez-vous dans le final avec le Britannique Simon Yates, l’un des plus fins connaisseurs de l’épreuve qui s’est notamment imposé sur l’étape niçoise l’an dernier.
. Les chances françaises au classement général seront essentiellement portées par David Gaudu et Romain Bardet, mais le peloton accueille aussi pour ses grands débuts à ce niveau le jeune Kevin Vauquelin, vainqueur du Tour des Alpes-Maritimes.
. Egalement en vue ce début de saison, Bryan Coquard pourrait saisir l’opportunité de lever les bras pour la première fois sur Paris-Nice. Pourquoi pas pour aller chercher le premier maillot de leader dès demain…
FRANÇOIS LEMARCHAND : « VINGEGAARD ET POGACAR VONT SE MONTRER »
C’est devenu une spécialité de Paris-Nice. En lieu et place d’un prologue ou d’une arrivée réservée aux purs sprinteurs, François Lemarchand exploite le territoire des Yvelines pour exposer le peloton aux côtes et aux vents qui peuvent déjouer les plans des équipes de sprinteurs. « Il suffit de regarder la carte pour comprendre que nous avons bien choisi de provoquer les offensives. Il y a des changements de direction en permanence, et nous sommes allés chercher les côtes les plus difficiles de la vallée de Chevreuse. Par ailleurs, nous avons placé un unique sprint intermédiaire au sommet d’une côte à 6 km de l’arrivée. Quand on sait que Paris-Nice se joue souvent à quelques secondes, elles sont intéressantes à prendre, d’autant plus qu’il y a aussi les bonifs de la ligne d’arrivée. Ce n’est pas certain qu’ils aillent au bout, mais je crois que Vingegaard et Pogacar vont se montrer ». Pour autant, le plateau de sprinteurs présent sur la Course au soleil comprend aussi des candidats capables de passer les dernières difficultés, qu’il s’agisse de la côte de Millon-la-Chapelle ou de la côte des 17 tournants : « Tout dépend de l’intensité qu’il y aura dans la course à ce moment, détaille Lemarchand. La côte de Millon-la-Chapelle, c’est un vrai petit mur, mais des coureurs comme Arnaud De Lie, Michael Matthews ou Mads Pedersen peuvent s’en accommoder. Bref, on peut s’attendre à tout, à tout moment ».
TADEJ POGACAR : « CE SERAIT SYMPA DE GAGNER TOUTE LES ETAPES… MAIS NON »
Le double vainqueur du Tour de France a fait le choix cette année de Paris-Nice, qui serait « une belle course à accrocher à son palmarès ». Mais pour y parvenir, Tadej Pogacar a bien conscience qu’il aura une redoutable opposition à contenir durant toute la semaine, à commencer par celle de Jonas Vingegaard, son successeur au palmarès de la Grande Boucle : « Bien évidemment, il a montré qu’il était en grande forme, mais moi aussi. Ce sera marrant, et on va jouer à fond jusqu’au bout, il n’y aura rien de facile ». Les deux grands rivaux ont démarré leur saison sur les chapeaux de roues, le Slovène s’imposant sur le Tour d’Andalousie alors que le Danois survolait quelques jours plus tard le Gran Camino en Galice. « Pogi » a-t-il l’intention de se montrer aussi vorace en filant vers la Côte d’Azur que sur les routes d’Espagne ? « Ce n’est pas comme Andalousie, où le parcours s’y prêtait. Ce serait sympa de gagner toutes les étapes… mais non ». En regardant à l’horizon du week-end prochain, le leader des UAE Emirates a donné son avis sur les difficultés qui l’attendent : « Je connais bien les côtes de la dernière étape, je serai à domicile, et j’ai une bonne idée des deux précédentes. De toute façon, une montée c’est une montée, il faut juste y mettre toute sa puissance ». Tellement simple.
JONAS VINGEGAARD : « PRÊT À DONNER LE MEILLEUR »
C’est par le jeu de conférences de presse quasi-simultanées que les amabilités ont été lancées entre les deux grands favoris de la semaine : « Je suis très impatient, c’est sympa de courir contre Tadej, il est toujours très fort », déclare Jonas Vingegaard, sorti vainqueur de leur dernière confrontation à haute intensité sur le Tour de France. D’ailleurs, le Danois se projette sur le parcours de l’épreuve qu’il découvre avec autant d’appétit que de vigilance : « Il y a quasiment tout. Du vent sur les premières étapes, un chrono par équipes, et ensuite des étapes de grimpeurs de plusieurs types. Je suis incapable de dire quelle étape sera la plus importante ». Pour autant, le leader des Jumbo-Visma peut s’appuyer sur une forme dont il a fait état de façon magistrale en Espagne : « C’était super de gagner trois étapes sur le Gran Camino. Je m’étais bien entraîné, mais j’ai été agréablement surpris par mon niveau. Donc je pense que je suis prêt à donner le meilleur ici et à me battre pour la victoire ». Message entendu.
SIMON YATES : « TOUJOURS UNE SEMAINE TRÈS EXIGEANTE »
Si Vingegaard et Pogacar attirent la lumière des projecteurs, Simon Yates se présente sur Paris-Nice avec un pédigrée qui plaide en sa faveur, ayant terminé deuxième à deux reprises (2018, 2022) sur ses huit participations. Le Britannique s’est de plus montré en jambes dès ses premières apparitions cette année : « j’ai changé mon approche par rapport aux deux dernières saison, et c’était génial de commencer par une victoire sur le Tour Down Under ». Au cours de sa carrière sur la Course au soleil, le leader du Team Jayco AlUla a affirmé son éventail de compétence ultra-complet, s’imposant sur quatre étapes totalement différentes : sur un final de puncheurs à Fayence en 2017, une étape de montagne à La Colmiane en 2018, un contre-la-montre en 2019 à Barbentane et l’étape finale à Nice l’année dernière. « C’est une course que j’aime beaucoup, en particulier cette dernière étape. Mais le chrono par équipes va aussi rendre les choses intéressantes pour le classement général, et je peux compter sur un groupe très fort pour ce jour-là. De toute façon, c’est toujours une semaine très exigeante, mais nous sommes prêts et je suis très impatient ».
KEVIN VAUQUELIN : « AVEC AMBITION, MAIS AUSSI HUMILITÉ »
Si le peloton de Paris-Nice accueille deux débutants super-stars, les yeux des supporters français devraient être tournés vers un autre nouveau venu, Kevin Vauquelin, qui s’est affirmé comme l’un des espoirs à suivre attentivement en remportant il y a trois semaines le Tour des Alpes-Maritimes. Pour le jeune homme de 21 ans, il s’agira de la première course par étapes au niveau World Tour, une échéance qu’il aborde avec le plus grand sérieux : « C’est forcément impressionnant de prendre le départ de mon tout premier Paris-Nice. C’est sans aucun doute l’un des tout premiers grands rendez-vous de l’année, en quelque sorte un petit condensé, sur une semaine, du Tour de France. Je vais sur cette épreuve comme je l’ai toujours fait depuis le début de ma carrière avec ambition, mais aussi humilité. J’ai un peu plus de pression, mais je demeure tranquille, serein. Nous sommes allés reconnaître les trois dernières étapes, cela m’a permis de prendre mes marques. J’ai moins d’incertitudes à ce sujet, car je sais où je vais mettre mes roues. C’est un véritable atout pour moi ».
BRYAN COQUARD : « TOUTES LES CONDITIONS SONT RÉUNIES »
L’équipe Cofidis se présente sur Paris-Nice avec l’espoir de briller au classement général grâce à Ion Izagirre, un client régulier qui a déjà fréquenté le Top 10 de la hiérarchie finale à cinq reprises (3e en 2021). Elle mise également sur Bryan Coquard, qui est souvent passé près de la victoire d’étape (2e à Rasteau en 2015, 2e à Dun-le-Palestel en 2022), s’incrustant au total neuf fois dans les cinq premiers, en sept participations. Mais cette année, tout a changé puisque « le Coq » a gagné pour la première fois au niveau World Tour sur le Tour Down Under. Le sprinteur de Cofidis a conscience que le profil de plusieurs étapes peuvent lui correspondre : « Je suis très motivé, cette course me tient à cœur, j’y ai déjà obtenu de bons résultats mais je n’ai jamais gagné. Demain on peut s’attendre à une course très tendue parce que ça se joue à quelques secondes. Et il y a un cocktail de paramètres qui rendent les choses difficile : le vent, la pluie, le froid. La première étape me correspond bien, elle est casse-pattes et punchy. Il y aura une guerre de placement, un maillot jaune à aller chercher et en plus des bonifs. On va rester sur une stratégie habituelle, parce que j’ai une bonne équipe pour m’épauler. Je suis soulagé, je n’ai plus la pression de gagner en WT. Mais j’aimerais bien lever les bras ici et toutes les conditions sont réunies ».